Commun(S) et pratiques d’espace

Artfactories/autresparts est en soi-même un commun – ni fondamentalement un réseau, ni simplement un groupe, ni seulement une plateforme – un commun de connaissance produit par ces expériences, et géré par elles. Son objet, c’est le potentiel de transformations artistiques, urbaines et sociales contenu dans ces expériences d’espace, dans leurs pratiques, dans leur histoire, dans leurs usages. En ce sens, ce commun est aussi précieux pour la puissance publique que pour les initiatives privées, dès lors qu’elles s’intéressent au devenir des relations entre art, territoire et populations.

Depuis le début de l’année 2017, ce travail de recherche & d’action a pris de multiples aspects. Tantôt, il s’est fait à la demande de nos membres (comme avec la friche Lamartine), tantôt à la demande de collectifs d’habitants – comme à Mens, près de Grenoble… Tantôt il a été le fait de notre propre initiative – ainsi pour la publication des actes du 2è forum des lieux intermédiaires et indépendants, que la CNLII avait renoncé à produire, faute de moyens, tantôt il a été le fait de partenariat entre acteurs et collectivités – comme pour l’étude que nous avons esquissé sur les lieux et le champ intermédiaire en région Occitanie, en partenariat avec la CRLII, le COUAC.

Nous avons orienté ce travail de recherche & d’action vers deux enjeux essentiels : penser l’intermédiation à la fois comme méthode pour accompagner et comme réalité à analyser des espaces intermédiaires, dans la droite ligne d’une sociologie de l’intermédiation défendue notamment par Pascal Nicolas-Le Strat, sociologue et membre d’Af/Ap. Décrire le travail du commun dans ces lieux.

Les premiers résultats que nous avons obtenus de toutes ces démarches sont :

1) l’identification, par-delà les lieux intermédiaires, d’un « champ intermédiaire », constitué par les intermédiations produites par ces expériences, sur le territoire. Un champ d’intermédiation irriguant au-delà du secteur culturel, à travers ces pratiques, le territoire, et soutenant activement son développement, mais selon des territorialités fines et difficiles à rendre visibles.

2) la description adéquate de ces expériences comme pratiques d’occupation d’espace plus que comme lieux, où se rejouent depuis le geste artistique, et se réinventent à la fois, le rapport à l’ouvrage, le rapport à l’action et le rapport au travail.

3) l’appartenance de ces pratiques d’occupation d’espace à la famille des « communS », entre communs naturels et communs informationnels, selon un mode qui demande encore à être décrit, comme production de communs spatiaux.