Espaces-projets en Languedoc-Roussillon (part.1)
Fabriques artistiques, lieux intermédiaires, espaces-projets, créations partagées… qui y a-t-il de commun entre ces expériences singulières menées en...
La mise en commun des différentes expériences menées par les membres d’Af/Ap fait l’objet de multiples agencements : l’association organise des ateliers de réflexion, développe une plateforme de recherche et d’action pour accompagner les projets, les lieux, les expériences portant un engagement auprès des populations. Elle publie régulièrement des études, des ouvrages, des films, faisant traces de l’ensemble de ces démarches qui participent de la vie et du développement culturel des territoires. Elle constitue un centre de ressources en ligne, hébergé historiquement sur le « site-archive » artfactories.net (qui doit faire l’objet d’une refonte et dont les contenus sont progressivement transférés sur ce nouveau site autresparts.org), qui recense les espaces-projets, documente leur actualité et met à la disposition du public la mémoire vivante de ces pratiques artistiques, urbaines et sociale d’occupation d’espaces.
Aujourd’hui, de nombreuses initiatives issues de la société civile se revendiquent du commun – qu’ils soient naturels, urbains, sociaux ou informationnels, leurs objets diffèrent mais leurs modes d’action sont proches. Af/Ap se propose d’explorer ces proximités, selon une logique de développement latéral de l’action, qui procèdera depuis les territoires, à travers les pratiques, en direction des habitants, des acteurs, au plus près de leurs savoir-faire, de leurs mémoires et de leurs usages.
Dans le cadre de sa politique de développement, Af/Ap s’engage sur différents chantiers d’intermédiation, pour les années à venir. Dans une approche issue de la recherche/action, l’association entend à la fois :
– documenter des projets de territoire aux différentes étapes de leur mise en œuvre ;
– aider à la structuration de ces projets ;
– contribuer à une meilleure coopération entre les différents acteurs, qu’ils relèvent du secteur privé, du secteur public ou du tiers secteur, sur les territoires concernés.
Cet accompagnement s’appuie d’une part sur l’intérêt manifesté par l’État pour de telles expériences, à travers la loi LCAP – notamment en son article 3 ¶ 14 : « Contribuer au développement et au soutien des initiatives portées par le secteur associatif, les lieux intermédiaires et indépendants, les acteurs de la diversité culturelle et de l’égalité des territoires » –, d’autre part sur une convention établie avec le Ministère de la Culture (DGCA).
Fabriques artistiques, lieux intermédiaires, espaces-projets, créations partagées… qui y a-t-il de commun entre ces expériences singulières menées en...
Les nouveaux modèles d’organisation de la ville laissent peu de place aux lieux et aux projets qui travaillent la question de l’espace public. Et quand ils parviennent à exister, c’est en employant des méthodes et selon des conceptions parfois très différentes. En confrontant deux expériences radicalement opposées, cet atelier de réflexion a permis d’interroger les modes d’action possibles des acteurs artistiques et culturels dans le contexte ultrasensible de la ville dite créative.
L’équipe des Pas Perdus a investi la Cité des Electriciens, à Bruay-La-Buissière, l’un des plus anciens sites d’habitat ouvrier du bassin minier du Nord-Pas de Calais, avec une aventure poétique et participative de grande envergure. Cette démarche,qui a duré près de quatre ans, est le fruit d’une collaboration exemplaire avec la Ville et la communauté d’agglomération du territoire. L’occasion de s’interroger sur les conditions optimales d’implication des organismes «commanditaires» dans les projets artistiques créés in situ, en relation étroite avec des habitants, des usagers, des personnes de tous les jours…
Comment les projets artistiques qui portent une volonté de lien avec un territoire articulent dans leurs démarches les deux registres du singulier et du commun ? En quoi ces projets participent-ils au développement de la démocratie artistique ?
De nombreuses démarches artistiques impliquent désormais un travail conjoint entre professionnels et non professionnels de l’art. Quels en sont les enjeux ? A quelles nécessités artistiques ou culturelles répondent-elles ? Quelles en sont les conditions favorables et les difficultés récurrentes ?
Parce qu’ils préfigurent les modes de vie futurs, les grands projets de réaménagement urbain ont une portée culturelle dont il importe de prendre la mesure. Ces enjeux, les acteurs culturels et les artistes réunis au sein d’ARTfactories/Autre(s)pARTs y sont quotidiennement confrontés, en inventant de nouvelles démarches artistiques et formes d’action culturelle. Leurs expérimentations suffisent-elles à en faire des acteurs à part entière des transformations urbaines ?
Quels sont les processus de création et de production spécifiques aux Nouveaux Territoire de l’Art ? Comment ces démarches circulent-elles ? Avec quelle économie ? Peut-on identifier des principes récurrents de socialisation et de territorialisation ?
Artfactories/Autresparts a ouvert un atelier de réflexion sur la relation que les espaces-projets entretiennent avec le principe de labellisation. Le label n’apparaît absolument pas comme une fin en soi, mais plutôt comme un pis aller. Il est de plus en plus inadapté à l’évolution de la création artistique. Cette inadéquation prouve, une fois de plus, l’urgence d’impulser un profond changement des politiques publiques de la culture.
L’atelier de réflexion s’est déroulé le 21 avril 2011 dans les locaux de Mix’Art Myrys à Toulouse. Les échanges ont été nourris par l’expérience et les témoignages de La Grainerie, de Mix’Art Myrys et de l’Usine, trois espaces-projets implantés en Midi-Pyrénées et membres de la commission lieu-NTA (Nouveaux territoires de l’art) du Couac.
Témoignage des savoir-faire et des modes de fonctionnement propres à ces lieux, l’ouvrage aborde aussi les questions de leur inscription urbaine, sociale, culturelle et politique, afin de mettre en perspective ce qu’ils peuvent aujourd’hui apporter en matière de développement.