Ici Joël Lécussan, ex coordinateur de Mix’Art Myrys, initiateur des occupations illégales et légitimes du Collectif, depuis 1995…

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas pris « publiquement » la parole pour le collectif, tentant toujours plus de résister aux effets de personnalisation. Effets tant souhaités par les pouvoirs publics et par toutes celles et ceux qui ont un·e chef·fe dans la tête ou, encore, effets de personnalisation entretenus pour mieux les dénoncer par les quelques praticien·ne·s d’une démagocratie certaine !

Fi de tout cela, je parle.

Et comme on dit qu’il faut faire des posts courts, je fais long.

Et comme on dit que l’écriture inclusive n’est pas tolérable, je mets au féminin toutes les personnes évoquées pour voir, re-voir ce que cela nous fait.

Je vous parle parce que nous sommes à

J-1

de la décision du tribunal qui devrait intervenir ce 30 novembre!

Je nous parle parce que cette aventure artistique, humaine et politique, a été, restera et reste unique!

parce que l’envie irrépressible de lancer haut et fort un Merci, Merci la Vie

Merci d’avoir participé de l’intensité de toutes ces années qui m’ont permis, perso, de vivre plusieurs vies.

Que vous ayez été de passage ou plus engagées dans la durée

Que vous ayez été artistes, pseudo artistes, élucubratrices du quotidien flirtant souvent avec sa mise en poésie, militantes, agitatrices d’idées et d’envies, ou encore (trop rares) élues, techniciennes de la fonction publique convaincues… Que vous ayez été, soyez, ferventes défenseuses d’une liberté certaine, férues d’expérimentation sociale, artistique, politique, conscientes que Mix’Art Myrys constitue un Commun à défendre, à transmettre…

Qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, rien de posthume dans ces remerciements, parce que nous savons ce que nous avons permis, parce que les traces sont là bien vivantes même si parfois elles prennent des tours étranges: je vous renvoie avec amusement à l’interview de Juliette Donadieu, actuelle directrice générale de la Gaité Lyrique qui évoque ce que nous défendons et éprouvons depuis près de 30 ans en expérimentant une science méconnue du formel-informel, une attention au hasard, à la sérendipité (loi tout aussi méconnue), au faire et être en commun(s)… sans les 8 M d’€ de fonctionnement annuel (à 30mn)…

Il y a donc vous celles que je remercie, nombreuses, joyeuses, en colère, enthousiastes, en mouvement constant, les agissantes …

et il y a forcément ceux (je passe au masculin, pour voir, re-voir ce que ça fait) que je remercie moins, les sclérosants ou autres mortifères…

Au premier rang desquels Jean Luc Moudenc et sa bande (?), sa clique(?), très dans l’air du temps d’une régression assumée,

très dans l’air du temps de la fin d’un œcuménisme républicain qui voulait qu’au sortir d’une élection l’Elu était au service de toute la population et pas uniquement de son camp,

l’air du temps d’une droitisation extrême galopante, l’air du temps du règne de la bêtise, méprisant l’initiative citoyenne, la dégradant et reprenant la main sur…

Une confiscation organisée! nous avons un peu plus de deux ans pour reprendre la Ville et ce ne sera pas une mince affaire et relèvera sûrement de notre culture des interstices, des entre, d’un souffle, d’une vision en acte, échappant à une « gestion en bon père de famille » (expression consacrée, témoin d’une époque) ou encore aux oripeaux d’une démocratie participative, indigente puisque ne se posant pas la question du temps, du temps disponible des citoyens à s’emparer de la chose publique, de la capacitation sincère et de l’expertise partagée, celle des savoirs et de l’expérience…

A faire absolument (j’y reviendrais sûrement dans d’autre(s) post(s))

Enfin dans les moins remerciés, il y aurait ceux, beaucoup plus rares, ex membres du collectif pour certains, que j’appelle dans un grand éclat de rire les « complices à Moudenc », ces quelques uns sur-égotisés, parvenant mal à faire résonner individu et collectif, ces pétris de bon sentiment, se démerdant mal des notions de séparation et finitude, se voulant « protégeant » et empêchant ainsi le renouvellement nécessairement permanent du collectif, ces privatiseurs d’espace, ces libertariens qui s’ignorent bien souvent et font pourtant le lit d’un ultra-libéralisme dévastateur tant sur les questions sociétales, climatiques que démocratiques, ces suffisants et insuffisants…

Vous l’aurez compris le découpage entre remerciées et moins ne peut être aussi net,

tant nous sommes conscients qu’il n’y a aucune illusion à se faire quant à ce que l’on pourrait appeler la nature humaine, tant nous sommes capables, toutes et tous, du plus sordide et (parfois) de l’extra-ordinaire,

Tant il est possible de nous transcender et que cela puisse s’inscrire dans le temps long: le champ des possibles constamment renouvelé

Alors merci et beau J-1 et comme nous avons toujours eu plaisir à le dire:

À SUIVRE

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